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Laïcité : ouvrons le débat

Message de Jean-Christophe Lagarde

 

Mes chers amis,

Depuis un quart de siècle, la société française est régulièrement interpellée sur le rôle de la laïcité en son sein et on s’est contenté de  réponses au coup par coup.

Il y eut l’affaire de Creil, en 1989. Il y eut la circulaire de 1994, faisant la distinction entre les signes religieux discrets et ostentatoires dans les établissements d’enseignement public. Il y eut la commission Stasi et la loi de 2004, bannissant des lieux d’enseignement public tout signe religieux ostentatoire. Il y eut la controverse sur la publication de caricatures du prophète Mohammed par Charlie Hebdo en 2006. Il y eut la loi de 2010 interdisant le port de la burqa.

Plus près de nous, il y eut l’expression religieuse lors des manifestations contre l’extension du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe, la charte de 2013 sur la laïcité à l’école, l’affaire Baby-Loup, et la proposition de loi pour interdire les signes religieux ostentatoires dans les entreprises.

Bien sûr, tout cela ne pèse rien au regard des attaques barbares et obscurantistes de 2015 contre la laïcité française, en janvier, et contre la laïcité tunisienne, en mars. Il ne faut en effet pas s’y tromper. Aussi bien à Paris et Montrouge qu’à Tunis, autant que la liberté d’expression et la démocratie, c’est la laïcité que les assassins ont voulu attaquer.

La laïcité est le principe de séparation de l’Etat et des églises. Cela rappelé, il convient de trancher entre les différentes interprétations. Est-ce une laïcité-combat, qui extirperait pas à pas les religions de la société ? Est-ce une laïcité punitive, qui interdirait telle et telle chose aux habitants de notre pays ? Est-ce une laïcité-neutralité, qui imposerait aux pouvoirs publics de traiter de la même manière toutes les opinions spirituelles, y compris d’ailleurs l’athéisme et l’agnosticisme ? Est-ce une laïcité non-ingérence, qui imposerait à l’Etat de n’intervenir en rien dans les affaires religieuses, et aux religions de n’intervenir en rien dans les affaires politiques ?

À l’heure où ces attaques relèvent d’une lutte existentielle entre l’obscurantisme et le républicanisme, la société française n’a pas le droit d’elle-même fragiliser la laïcité, valeur républicaine fondamentale, en ayant de son rôle une définition mal sûre, changeante et fracturée. Un débat constructif, franc et sincère, de tous les Français avec tous les Français, doit avoir lieu sur cette question.

Nous avons la chance et l’honneur de porter dans notre famille trois héritages essentiels sur cette question : celui du radicalisme, celui de la démocratie chrétienne et celui du libéralisme, tous trois représentés parmi dans nos rangs. 110 ans après l’adoption de la loi de 1905, j’ai la conviction que la société française doit se réapproprier ce concept si intimement lié à notre construction nationale. Je n’ai donc nul doute sur notre aptitude à défendre, sur le rôle de la laïcité, le point de vue de la juste mesure et de la cohérence.

C’est pourquoi, en tant que Président de l’Union des Démocrates et Indépendants, j’ai souhaité ouvrir le débat au sein de notre famille politique, afin qu’elle puisse apporter sa pierre à l’édifice d’une laïcité sans ambiguïtés ni incertitudes.

Salutations républicaines,

Jean-Christophe LAGARDE

Comments

[dom]

Ca fait "couler de l'encre" ...

Bonne fin de semaine.

Bisoux, Serge



Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ dom Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ

[trublion]

il ne faudrait pas que la laïcité devienne une religion pire que l' islam !

Il suffit de dire que les religions ne doivent pas sortir des lieux de culte