Le Président de la République aurait enfin compris…

Philippe Dallier : Le Président de la République aurait enfin compris…

par Groupe UMP du Sénat - Philippe DALLIER

Le 31 décembre dernier, le discours des vœux de François HOLLANDE a été marqué par un infléchissement de son analyse de la situation économique de notre pays.

Tout à coup, peut-être frappé par la grâce de Noël, voilà qu’il découvrait que le taux de marge des entreprises françaises est l’un des plus bas d’Europe.

La compétitivité de ces dernières devenait soudain, à ses yeux, un sujet de préoccupation majeur.

On aurait envie de dire, à la bonne heure !

Malheureusement, l’explication de ce revirement ne peut que nous inquiéter. Elle se trouve bien sûr dans les très mauvais résultats économiques de 2013.

Le Parlement venait de voter, en décembre, la loi de finances rectificative, affichant des recettes fiscales en retrait de 11 milliards, par rapport à l’estimation initiale. Pire encore, nous apprenions, tout début janvier qu’il manquerait finalement 2,7 milliards supplémentaires.

Le déficit budgétaire, prévu à hauteur de 61,6 milliards en loi de finances initiale pour 2013, puis à 71,9 milliards en décembre, est maintenant annoncé à 74,9 milliards.

Quant à la promesse d’inverser la courbe du chômage fin 2013, chacun sait ce qu’il en advint.

François HOLLANDE connaissait probablement ces mauvais chiffres, en nous présentant ses vœux. Voilà pourquoi, face à un tel échec de la politique conduite depuis 18 mois, il a dû se résoudre à regarder la réalité en face.

Trop d’impôts tue l’impôt ! Trop d’impôts tue la croissance et sans croissance, pas de création d’emplois.

Pourtant, un an plus tôt, sa « boîte à outils » à la main, il assurait les Français que, tournant le dos à la politique de la majorité précédente, il remettrait la France sur les bons rails. Patatras…

Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) n’a donné quasiment aucun résultat en 2013. Pas étonnant alors même que, depuis l’été 2012, les impôts sur les ménages et les entreprises ont explosé de 30 milliards.

Comment s’étonner alors de la fermeture de 63.000 entreprises et de la baisse de la consommation des ménages et, par ricochet, de celle des recettes de TVA ?

Le Président de la République nous annonce maintenant une remise à plat de la fiscalité, de véritables économies sur le budget de l’État et la baisse des charges pour les entreprises.

Que n’a-t-il donc conservé la TVA anti-délocalisation, adoptée début 2012 et qui devait entrer en service en octobre de la même année ?

Que n’a-t-il poursuivi la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ?

Pourquoi a-t-il supprimé la défiscalisation des heures supplémentaires qui profitait aux salariés comme aux entreprises ?

En fait, les vœux de François HOLLANDE étaient d’abord un aveu. Celui de l’échec de sa politique.

Il semble maintenant avoir compris. Reste à savoir s’il en tirera les bonnes conclusions.

Le voilà qui voudrait se faire passer pour « le Gerhard SCHRÖDER français ».

Nous verrons. Souhaitons en tous les cas, pour la France, que tout cela ne soit pas qu’une vaste opération d’enfumage dont les socialistes ont le secret.

Comments

[dom]

Bonjour, Serge

Moi, je n'espère plus grand chose, à moins d'un miracle ?

Je te souhaite un bon mercredi.

Bisoux

dom