Principe de précaution à manier avec… précaution !

  Principe de précaution à manier avec… précaution !

: Guy Geoffroy Député La 9ème circonscription de Seine et Marne - Maire de Combs la Ville - Membre de la commission des lois - Membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes - Co-rapporteur de la "veille" européenne au sein de la commission des lois

L’adoption de la Charte Constitutionnelle de l’Environnement restera pour moi un grand moment de fierté lors de mon 1er mandat parlementaire.

Nous étions à l’époque un petit groupe d’une dizaine de députés, rassemblés autour de Nathalie Kosciusko-Morizet, rapporteur de ce texte si fortement souhaité par Jacques Chirac pour qui la défense de notre planète en danger dépendait du volontarisme et de l’engagement de chacun.

Et nous avons fini par emporter la conviction du plus grand nombre en inscrivant dans notre loi fondamentale les principes fondamentaux qui devaient guider les comportements de chacun et l’action publique, parmi lesquels le « fameux » principe de précaution.

Contrairement à ce que continuent à affirmer certains, ce principe de précaution a été sanctuarisé non pas pour interdire toute recherche et encore moins tout progrès, qu’il soit scientifique, technique ou encore économique, mais au contraire pour encourager la recherche afin de gagner en connaissances et de repousser au plus loin les limites du progrès possible parce que respectueux de notre environnement et de tous les grands équilibres de l’écologie fondamentale.

Et la frilosité de certains a converti ce principe en une foule d’interdictions « définitives », niant à l’homme toute capacité à découvrir les nouveaux horizons d’un progrès enfin durable parce que respectueux des grands équilibres.

Et quand la frilosité s’est muée en dogmatisme doctrinaire et idéologique, nous en sommes arrivés à tout rejeter en bloc.

Les OGM parce qu’ils ne pouvaient être que nocifs, alors que les progrès de la génétique des plantes pourraient probablement, mis en œuvre avec, justement, précaution, fournir une alimentation saine à des millions d’être humains sur la planète, sans compter les débouches médicamenteux qui pourraient également en découler…

Les gaz et pétroles de schiste parce qu’ils ne pourraient pas être extraits autrement que par fragmentation hydraulique, alors que la capacité de l’homme à inventer de nouvelles techniques a montré son art du dépassement de ce qu’on croyait être la limite définitivement acquise…

Pour moi le principe de précaution n’est pas un principe d’interdiction.

C’est au contraire un vrai principe de responsabilité, qui, bien loin de permettre les pires déviances et les pires scandales écologiques, invite au contraire à chercher en permanence le progrès durable dans un cadre coordonné et cohérent définissant les conditions générales et particulières de la recherche, qu’elle soit fondamentale et appliquée, afin, comme le disait de Gaulle, que « le progrès n’oublie pas l’homme ».

Et à l’heure de la transition énergétique et des grands débats sur les moyens de combattre le fléau de la faim dans le monde, nous n’avons pas le droit, au nom d’une proclamation intellectuellement déviée et donc malhonnête du principe de précaution, de priver les générations à venir du droit au progrès, d’autant plus que nous avons eu la bonne idée de l’encadrer….

Et ce n’est certainement pas parce que  » notre planète brûle » qu’il faut renoncer à mettre en action tous les ressorts de l’intelligence humaine.

Et les bonnes âmes « écolo-bobo-je ne sais quoi » pourraient au moins permettre à ceux qui le souhaitent de conserver l’espoir d’un avenir possible dans un monde meilleur !

Source photo : Les Shadoks ©Jacques Rouxel

Comments

[dom]

On peut toujours rêver ...

Bon début de semaine



Bisoux



dom

[trublion]

un raisonnement cartésien, qui va à l' encontre des idées des verts !