Emploi d avenir !!!!
Dix mille en mars, 20 000 début mai. Lancés en novembre 2012 par François Hollande, qui table sur 100 000 emplois créés à la fin de l'année et 150 000 en 2014,
les emplois d'avenir sont à la peine. Orientés essentiellement à leurs débuts vers le secteur non-marchand (associations, collectivités locales, établissements publics), ils vont être ajustés pour correspondre un peu mieux à la réalité du marché. Fin février, seulement 3 000 contrats avaient été signés par des collectivités locales confrontées à des pressions .fiscales et budgétaires de plus en plus fortes.
UNE LOI MAL FICELÉE
Le 25 octobre dernier, le Conseil constitutionnel a posé une réserve de constitutionnalité sur
les emplois d'avenir qui précise que ces contrats ne pourront être que des CDD. Le texte permettait de faire signer des CDI. La décision duConseil constitutionnel reconnaît ainsi que ces contrats sont des emplois publics dans la forme - puisqu'ils
sont largement subventionnés - alors qu'ils ne devraient pas l'être puisqu'ils ne correspondent à aucun besoin pour le fonctionnement des pouvoirs publics... Pour mémoire, le système des emplois d'avenir subventionne les emplois à hauteur de 75 % du Smic dans le secteur non-marchand (public, associatif, social) et à 35 % dans le secteur marchand (les entreprises privées), mais dans des conditions plus restrictives
En mai dernier, le ministre du Travail annonçait 24200 contrats signés...
L'extension des emplois d'avenir au privé
Devant toutes ces difficultés, Michel Sapin, le ministre du Travail, a opéré un premier virage, en se montrant « favorable », début mai, à l'extension des emplois d'avenir au privé (avec une subvention de 35 %). « Il faut que ça accélère beaucoup pour la deuxième partie de l'année. J'ai donné des ordres aux préfets et à Pôle emploi pour qu'on facilite les choses et, par exemple, je suis favorable à ce qu'on puisse étendre au secteur privé plus qu'aujourd'hui, mais sans changer la cible », a confié Michel Sapin.
Point de vue
3 questions à MARIE-CHRISTINE DALLOZ, DÉPUTÉE DU JURA
QUEST.: Le gouvernement a mis en place des mesures censées relancer l'emploi qui peinent à produire des effets. Quelle en est la raison ?
MARIE-CHRISTINE DALLOZ :La raison principale de cet échec se trouve dans le manque de concertation avec les milieux économiques. Ajouter à cela le manque de lisibilité des dispositifs et l'importance des carences en matière de formation comme d'intégration durable dans l'emploi, et vous comprendrez que les choix faits ne sont pas de nature à relancer l'emploi.
QUEST..Mais il y a aussi les emplois d'avenir, les contrats génération, les mesures sur l'emploi à temps partiel, pour ne parler que d'eux ?M.-C.D. : Inventer de nouvelles mesures n'implique pas qu'elles soient nécessairement efficaces. Il s'agit en plus de dispositifs à durée de vie limitée pour lesquels on ne pose jamais la question de l'après. Dès lors, on est forcément dans un non-sens structurel.
QUEST: Quelle serait, selon vous, la bonne méthode ?
M.-C.D. Formation et concertation sont, à mon sens, les deux maîtres mots de la bonne méthode. Il faut lancer de vraies concertations avec les milieux économiques, afin d'être à l'écoute des besoins de la société. Qu'ensuite les formations initiales et continues s'adaptent, notamment par l'apprentissage, pour offrir des emplois qui offrent de vrais débouchés dans le temps.
En résumé, il faut un plan ambitieux pour développer et systématiser l'apprentissage, revaloriser les filières
professionnelles et donner des perspectives aux emplois de demain.