Conflits armés..........

8 juin 2015

Il faudra au moins une génération pour vaincre l’idéologie de l’État islamique….

Pour le coordinateur de la coalition, il faudra au moins une « génération pour vaincre l’idéologie » de l’État islamique

L’attentat commis en décembre 1992 contre le Movenpick Hôtel qui hébergeait des soldats américains à Aden (Yémen) n’est pas dans toutes les mémoires. Et pourtant, il a été le premier à être perpétré par al-Qaïda.

Ont ensuite suivi les attaques contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (1998), le destroyer USS Cole, le World Trade Center, le Pentagone, la gare de Madrid et, plus récemment, Charlie Hebdo.

Plus de 20 ans plus tard (soit près d’une génération), et après une longue intervention militaire en Afghanistan et malgré l’élimination de son fondateur, Oussama Ben Laden, ainsi que plusieurs de ses hauts responsables, organisation terroriste est toujours présente et reste encore une menace, avec des « filiales » en Syrie (front al-Nosra), au Sahel (AQMI) ou encore au Yémen (AQPA) pour ne parler que des plus actives.

Qu’en sera-t-il pour le groupe État islamique (EI ou Daesh), le mouvement qui, concurrent d’al-Qaïda, est dans une logique de conquête territoriale avec l’établissement d’un califat à cheval entre la Syrie et l’Irak et fédére désormais plusieurs groupes jihadistes de par le monde lui ont prêté allégeance, comme en Libye, en Égypte, au Sahel ou encore au Nigéria?

Pour le général John Allen, le coordinateur de la coalition internationale emmenée par les États-Unis, le combat contre l’EI va demander une « longue campagne ».

« Vaincre l’idéologie de l’EI pourrait prendre une génération ou plus », a-t-il en effet estimé, le 3 juin, lors d’un forum à Doha.

« À une époque où nous sommes plus en interconnexion que jamais, l’EI est une menace mondiale », a-t-il ajouté.

« En tant qu’homme qui a passé près de quatre décennies comme Marine, j’ai vu de près la réalité de l’inhumanité. Mais je n’ai jamais auparavant été témoin dans cette région du genre de dépravation et de brutalité que l’EI représente, et même, encense », a affirmé le général Allen, qui a notamment commandé la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan.

Pour le moment, la stratégie de la coalition internationale repose sur des frappes aériennes contre les positions de l’EI ainsi que sur la formation des forces locales, qu’elles soient gouvernementales en Irak ou rebelles modérées en Syrie. Et il n’est pas question d’envoyer des troupes « combattantes » au sol. Cela a donné quelques résultats, notamment quand il s’est agi d’appuyer les combattants kurdes à Kobané.

Cependant, cette approche à ses limites : l’EI a fait de nouvelles conquêtes, en particulier en Syrie, avec la prise récente de Palmyre.

En Irak, la situation est plus contrastée : s’il s’est emparé de Ramadi, la capitale provinciale d’al-Anbar, il a toutefois dû reculer dans certains endroits. Ainsi, selon le général Allen, les jihadistes y auraient perdu, 25% des territoires qu’ils avaient conquis à partir de juin 2014.

Reste que l’on voit mal, avec la stratégie actuelle (mais il y a-t-il un moyen et/ou une volonté de faire autrement?), comment l’EI pourrait être chassé des territoires qu’il contrôle en Syrie et même en Irak.

S’agissant de la Syrie, les forces du régime de Bachar el-Assad sont en grande difficulté, et cela, malgré l’appui du Hezbollah libanais et de l’Iran. En Irak, où l’EI contrôle la majeure partie des territoires à majorité sunnite, il est question de s’appuyer sur les milices chiites. Or, a prévenu le général Allen,

« si vous libérez une population avec une force qui est composée pour beaucoup, voire en majorité, de chiites, et que cette force finit, pour une raison ou pour une autre, par prendre le dessus sur la population un moment, vous pouvez vous attendre à des tensions

Posté par upd59 à 06:28 - Commentaires […] - Permalien [#]